Pour une dernière fois, je m’abaisserai dans tes recoins
Le personnage de ce livre est en proie à une crainte impossible à gérer, celle d’oublier, d’avoir peur d’oublier, une crainte puissante de sa mémoire, de ce qu’elle garde, des pans qu’il préfère ne plus avoir en tête, mais qu’elle lui rappelle. Drolet présente la mémoire comme une entité en soi, comme étant autre que le rassemblement de nos souvenirs, c’est d’ailleurs ce qui rend le récit si intéressant, à la limite de l’angoisse.
Le personnage principal est fort, captivant et tellement déjanté qu’on aurait envie de lui enfiler une camisole de force ou de le consoler de son désarroi d’une profondeur inouï. Au fil des pages, il trouve refuge dans une église qui, dans notre société, représente encore un rempart pour les désespérés.
Œuvre parsemée de références religieuses et à l’image du chemin de croix du Christ, le deuxième roman de Drolet est définitivement intelligent et surprenant. Malgré ses défauts, ce livre se lit avec avidité, une page n’attendant pas l’autre.
Ce que je déplore de ce roman, c’est le langage utilisé, trop empesé, trop littéraire sans véritable nécessité. En fait, je pense que l’auteur aurait eu avantage à utiliser des mots plus simples, l’impact aurait été plus grand et la lecture plus agréable sans toutefois enlever quoique ce soit à l’écriture stylée qu’il présente.
À la lecture de Pour une dernière fois, je m’abaisserai dans tes recoins, le commentaire d’un de mes professeurs du cegep m’est revenue en tête : «Décidément, je ne m’ennuie pas. Seul te manque un côté plus singulier dans la façon de prendre tes sujets.» Et c’est exactement ça!
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