Les Sangs
Parfois quand je referme la dernière page d’un livre, je dois prendre un peu de recul pour savoir si j’ai aimé ma lecture. Ce fut le cas avec celui-ci.
Une chose est sûre, le roman d’Audrée Wilhelmy est dérangeant. Au fil des pages, on découvre sept femmes : Mercredi, Constance, Abigaëlle, Frida, Phélie, Lottä et Marie. De leur plein gré, ces femmes se livrent au plaisir charnel avec Féléor Bartélémy Rü, l’Ogre de la cité. Le désir est si intense qu’elles finissent par lui demander de les mettre à mort, de les tuer pendant l’acte sexuel.
Tout au long de leur relation avec cet homme, elles consignent dans un carnet les raisons qui les poussent à se laisser dominer de la sorte par ce mâle. Lui, vorace de chair, se délecte de ces carnets et voue une adoration quasi sans borne à celles qui sont passées dans son lit et qui ont trouvé la mort pendant qu’il jouissait en elles.
Magnifiquement bien écrit, Les Sangs est un roman cru qui peut paraître un enchevêtrement de scènes choquantes, mais, à bien y penser, la réflexion derrière toute cette violence a de quoi ébranler n’importe qui. La prise de conscience de l’horreur est encore plus éclatante puisqu’on sait tous qu’elle est véritablement possible…
La seule chose que je puisse reprocher au deuxième roman de la jeune auteure, c’est que malheureusement, on sent l’exercice didactique derrière l’écriture. Parions que la prochaine œuvre de la talentueuse Wilhelmy arrivera à être aussi puissante et nous laissera sous le choc.