Les doigts croisés
Le personnage principal de ce roman est un chauffeur de corbillard amoureux de sa compagne Suzie à en mourir. Au rythme des saisons, il nous décrit sa vie, monotone comme la notre, réelle. Il rend visite à sa mère au cimetière toutes les deux semaines, amène Suzie à la campagne et se déplace toujours en corbillard, même lorsque l’heureux couple se met à faire des bébés.
Au fil des pages, il dessine un hommage à Suzie, la femme de sa vie, celle qu’il demande en mariage, celle qui a de si belles fesses, de si beaux seins qu’il ne peut s’empêcher de la mitrailler de son appareil photo, croquant ses courbes délicieuses, les immortalisant. Parce que Suzie ne sera peut-être pas toujours là, parce qu’au-delà de ses courbes, Suzie est une femme merveilleuse et que toutes les raisons sont bonnes pour l’admirer.
Les semaines, les mois, les années passent, l’amour est toujours aussi présent. Mais soudain, ce bonheur prend un tournant inattendu, au détour d’un chapitre, l’auteur abasourdit son lecteur à grands coups de réalité, parce que ça n’arrive pas qu’aux autres.
Avec une écriture à la fois ancrée dans le quotidien et d’une douceur palpable, Jocelyn Lanouette signe ici un premier roman réaliste, touchant et rempli de vie. Si les larmes ont coulé pendant ma lecture, le sourire l’a remporté à maintes reprises puisque, la vie, même si elle peut être dure, elle est belle, la vie.
Quand une première publication est aussi inspirante, on souhaite que la prochaine ne se fasse pas trop attendre. J’ajoute définitivement ce roman à mes incontournables.