Le tatouage
Par un beau samedi du mois d’avril, Zoé et deux de ses amies décident, sur un coup de tête, de se faire tatouer chacune une rose jaune, symbole de liberté. Quelques heures plus tard, les trois jeunes femmes sortent du salon de tatouage, une rose jaune incrustée sur la courbe de leur bas-ventre.
Mais voilà, quelques jours plus tard, la rose de Zoé n’est plus tout à fait jaune, elle tire sur le orange. Puis, une feuille et un bouton de rose apparaissent. Tout un rosier pousse sur le corps de la jeune femme, sans explication. Le tatoueur et le médecin de Zoé ignorent la raison de cet étrange phénomène et ce dernier réagit bizarrement en voyant le dessin encré sur la peau de sa patiente.
À partir de ce moment de ma lecture, j’ai commencé à décrocher tellement je ne trouvais pas de logique à ce récit abracadabrant. Mais j’ai persisté, me disant que l’auteur avait une idée en tête, une idée que j’allais bientôt comprendre. L’histoire est devenue encore plus rocambolesque. Zoé se déplace de Montréal à la Côte d’Ivoire, en passant par la maison de son cousin mafieux, un hôpital expérimental qui permet de revoir les souvenirs de nos ancêtres dans nos rêves. Il s’agit d’un village des plus ressemblants à une secte.
La jeune femme, cherchant désespérément une raison à ce tatouage qui ne cesse de s’étendre, rencontre plusieurs personnes (trop), qui ne sont que de passage dans sa vie et qui désirent obtenir la gloire du miracle qui pousse sur sa peau. Envieux, ils ne pensent qu’aux bénéfices qu’ils pourraient retirer et qu’à ce que Zoé pourrait leur apporter, allant même jusqu’à la voir comme l’incarnation d’une sainte.
Cette histoire se voulant un conte philosophique qui jette un regard lucide sur notre monde et les désastres causés par l’égocentrisme finit par nous laisser en plan au détour de la dernière page, avec le goût amer d’une histoire sans queue ni tête… juste un rosier incroyable et l’envie de se faire tatouer.