Le reflet de la glace
Les premières pages du deuxième roman de Geneviève Drolet m’ont laissée froide, voire glacée. En fait, son écriture me tombait un peu sur les nerfs, des mots me semblaient égarés, posés là pour se faire voir, comme «ersatz». J’ai décidé, comme ça m’arrive parfois, de poursuivre ma lecture, de laisser la chance au roman de me surprendre.
Le personnage principal du roman est une jeune femme à la beauté hors du commun. Ses deux parents sont morts quand la glace s’est brisée sous leur motoneige. Plus que la surface du lac, c’est le cœur et l’espoir en la vie de la nouvelle orpheline qui semblent avoir été fracturés lors de cet hiver. De découvertes sexuelles, désirées ou non, en poudre d’escampette nécessaire, elle finit par retrouver une vie plutôt stable avec son premier amour affectueusement nommé Amoureux. Mais voilà que Voisin, viril, attirant, disponible, apparaît dans le décor… une véritable obsession ce mec.
Le reflet de la glace propose une vision de l’amour et de la sexualité qui n’est définitivement pas conventionnelle. L’omniprésence de la sexualité au fil des pages pourrait choquer certaines personnes, mais on sent que cette soif de chair fait tellement partie du personnage qu’il serait impossible de ne pas en parler. Le roman aborde également le thème de la maladie d’un proche, de l’aspect psychologique, de la détresse des victimes, celles qui sont malades et celles qui ne le sont pas.
Tout au long de ma lecture, je me suis demandé si j’aimais cette manière d’écrire, de brusquer le lecteur, de lui raconter une histoire tellement crue qu’elle ne peut sembler que réelle. Lorsque j’ai lu la finale, je suis restée estomaquée, happée par la symbolique que Geneviève Drolet nous lance en plein visage dans les dernières pages, un véritable coup d’éclat.
Est-ce que j’ai aimé ma lecture? Je n’en sais trop rien, peut-être. Mais une chose est sûre, ce livre me restera en tête très longtemps.
