Le Moderne Cabaret
Le Moderne cabaret, c’est le genre de roman que je n’aurais jamais choisi dans une librairie de peur d’avoir (encore) affaire au tome 72 du personnage loser en manque de drogue, de sexe et de sang. Sérieusement, je serais passée à côté d’une de mes plus belles lectures de l’année!
Au départ, j’ai été un peu déstabilisée par le narrateur personnage (Vic Verdier) qui adresse directement la parole au lecteur. Puis, je me suis surprise à m’attacher à Vic au point d’avoir envie de l’inviter à prendre un café, au point de vouloir découvrir le Moderne Cabaret, cette salle de spectacle multidisciplinaire qu’il s’apprête à ouvrir.
Vic vit de nombreux bouleversements à la fois : il emménagera bientôt avec sa blonde qui semble s’éteindre à petit feu devant lui, il ouvrira le Moderne Cabaret qui est aux prises avec le crime organisé, son père semble être sur le point de mourir après avoir passé des années dans un centre de santé, bref, les choses tournent carrés dans sa vie. Mais étonnamment, l’auteur (Simon-Pierre Pouliot de son vrai nom) arrive à nous passer le tout dans un style si simple, si réel qu’on croit à la possibilité de cette histoire et qu’on se prend à chercher des solutions pour aider Vic avec ses problèmes.
Puis il y a Papi Verdier, le grand-papa décédé qui revient accompagner Vic dans les moments difficiles, ceux où il a besoin de quelqu’un pour lui tenir la main et aussi la mère de Vic qui a décidé de quitter le pays alors qu’il était tout jeune encore. Il la revoit en rêve, lui parle, se confie à elle tout comme à Papi, un peu comme on le fait avec un journal intime, mais avec des réponses, des conseils. Ça rend le personnage de Vic encore plus réel puisqu’il nous laisse voir ses faiblesses.
En parallèle, il y a l’histoire d’Olivier, ami de Vic, parti au Chili pour se venger d’un homme qui l’a trahi et à cause de qui il a été défiguré par les motards. Il y a vécu un dédoublement de personnalité particulièrement angoissant et raconte tout à Jas, jusqu’à l’assouvissement de sa vengeance. Cette partie aurait pu être difficile à intégrer au récit principal ou paraître inutile, mais ce n’est pas le cas. On y trouve quelques réponses pour tous les personnages et les liens entre les deux histoires se tissent lentement au fil des pages.
Je vous laisse la surprise que l’auteur a émiettée dans son récit. Un beau clin d’œil à l’une des passions de Vic, si bien utilisé qu’on s’en rend à peine compte et qu’au moment où on en prend conscience, un sourire se dessine sur nos lèvres.
Comme quoi il faut parfois sortir de sa zone de confort pour découvrir quelque chose de particulièrement agréable!