La veuve du boulanger
À 22 ans, Gervaise est déjà veuve. La veuve du boulanger Mirette, Auguste de son prénom, qui est décédé dans un accident quelques années seulement après son mariage. Originaire d’un milieu modeste de Montréal, Gervaise n’en est pas moins une femme d’une beauté exceptionnelle. Tellement qu’un avocat de renom tombe éperdument amoureux d’elle en l’apercevant chez le barbier Bigras en 1955. À l’aide du coiffeur, il réussira à obtenir un rendez-vous avec la belle, puis elle en acceptera un second, jusqu’à ce qu’ils finissent par former un couple unis.
Intégrer la jeune femme à sa famille bourgeoise ne sera pas chose facile pour Nicolas. Constamment dénigrée par ses belles-sœurs et son beau-père, Gervaise vit des années de malheur dans la maison de ceux qui ne la veulent pas chez eux. Même après avoir emménagé dans leur propre maison, le couple s’effrite jusqu’à la séparation douloureuse pour Gervaise qui se retrouve alors seule dans son appartement. Grâce à sa combativité, elle arrivera à se trouver un nouvel emploi d’envergure, rebâtira sa vie et croisera de nouveau l’amour, le vrai!
Denis Monette n’en est pas à son premier roman, en fait, La veuve du boulanger est son vingt-quatrième ouvrage! Il va sans dire qu’il sait créer des personnages qui font réagir. Ce Nicolas Delval qu’on apprécie au début devient un enfoiré de première, élitiste et imbu de lui-même. Au point où on finit par avoir envie de donner une baffe à Gervaise qui reste avec lui par amour, qui accepte maintes humiliations sans trop ruer dans les brancards. Et que dire des deux sœurs Delval… une horreur que ces femmes! La douce Gervaise, si elle s’éloigne de sa propre famille par ses actes et son mode de vie, conserve toujours au fond du cœur les valeurs qui lui ont été transmises par son père et sa mère. On l’aime pour ça.
Je l’avoue, je ne suis pas le public cible de ce genre littéraire, mais il faut admettre que monsieur Monette a le sens du récit qu’il mène comme un pro. Quelques clichés par-ci par là, un peu trop de descriptions de vêtements, de maquillages, mais somme toute un roman divertissant et certainement plus intéressant pour celles et ceux qui ont connu les années 50 et 60 au Québec. Bref, je suis trop jeune!