La nuit des morts-vivants
La nuit des morts-vivants met en scène Pavel et Molie, deux personnages qui vivent la nuit. Ils aiment les jeux vidéos, les films d’horreur de séries B loués au même club et lisent le même roman durant la même période de temps, et ce, sans le savoir. Ils ont le même âge, ont étudié à la même polyvalente de Grand-Mère, mais ne se voient plus. Deux âmes sœurs qui s’ignorent. Pavel travaille de nuit. Un travail pas trop demandant, pas pire payé, routinier. Molie ne travaille pas. Elle préfère vivre la nuit parce qu’elle risque moins de croiser un humain qui essaiera de la convaincre de l’utilité de se trouver un travail alors qu’elle n’en a aucune envie.
Désœuvrés, Pavel et Molie se sont fait à l’idée que leur vie serait ainsi et que rien ne peut la changer ni l’améliorer. Et ils en sont satisfaits. Mais surtout, ils ne veulent pas que les choses changent. Ils sont habitués ainsi, bien enfoncés dans la routine de leur quotidien un peu plate, mais tellement réel.
Fidèle à son habitude, François Blais présente une histoire d’anti-héros. Une histoire de personnages ayant des vies ordinaires (comme les nôtres, pas comme celles présentées dans les téléromans). Cette trame narrative, même si nous n’avons aucune idée d’où elle nous mènera, nous pousse à tourner les pages pour découvrir ce que Pavel et Molie ont à nous dire. Parce qu’ils écrivent leur vie pour on ne sait qu’elle publication (et on s’en fiche dans le fond). D’un chapitre à un autre, on passe d’un personnage à l’autre, les deux histoires se chevauchent, s’entrecroisent. Les questions demeurent en suspend : Vont-elles converger? Ces deux âmes sœurs vont-elles se rencontrer?
La plume bien aiguisée de Blais rend ce roman particulièrement divertissant et, personnellement, je trouve rafraîchissant de lire une histoire qui ne se passe pas dans une grande ville et dont les personnages n’ont pas des vies abracadabrantes. Reposant et bien rendu!
