La ballade d’Ali Baba
Naviguant d’une époque à l’autre avec brio, Catherine Mavrikakis nous dépeint Vassili Papadopoulos, cet homme qui ne vécut qu’avec passion sa vie à Alger puis dans cette Amérique si prometteuse, au volant de grosses voitures. La narratrice, Érina, sa fille aînée, a souffert de ce père absent au moment où sa présence lui aurait été si bénéfique.
Au détour de la mort de Vassili, elle se souvient d’un voyage à Key West pour le nouvel an alors qu’elle n’avait que 9 ans, mais elle n’oublie pas le périple estival à Kalamazoo où son père les a laissées, elle, sa mère et ses deux sœurs, pour ne plus revenir qu’alors que la maladie s’emparait de son corps vieillissant, plusieurs années plus tard.
La ballade d’Ali Baba se termine tout comme elle commence : avec un voyage à Key West. Si le premier se déroule alors qu’Érina n’a que 9 ans et que son père est au volant, le deuxième a lieu 45 ans plus tard. C’est là que la femme maintenant âgée de 54 ans reconduit son paternel, ou ce qui en reste, à son repos ultime après avoir vécu avec lui des moments troublants de réalité.
Comme à son habitude, Mavrikakis exploite l’univers de la mort, du deuil et nous entraîne dans un roman d’ambiance envoûtant. Elle laisse ici un espoir tangible dans cette ballade d’un père, main dans la main avec sa fille. Cette quête de l’instant de bonheur, cet instant enfoui dans les souvenirs, le tout prend vie sous la plume si caractéristique que nous avons découverte dans Le Ciel de Bay City.
Cet hommage au père absent dont la présence prend tout son sens dans la mort et les souvenirs qui en restent est, à mon avis, l’œuvre la plus accomplie de cette auteure qui mérite d’être lu. Un voyage que vous n’êtes pas prêt d’oublier.
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