Javotte
Javotte est une jeune femme de 17 ans qui vit tout un drame dès le premier chapitre. Assise dans la voiture que son père conduit, Javotte, les deux pieds sur le tableau de bord, applique du vernis sur les ongles de ses orteils, du vernis rouge. Son père s’amuse à essayer de la faire dépasser, fait une fausse manœuvre et perd le contrôle de son véhicule. Verdict? Elle a les deux pieds cassés, en bouilli. Son père est mort. Et la belle robe blanche que l’adolescente a empruntée à sa sœur est tachée de rouge, celui du vernis, celui du sang.
En deuil, méchante, Javotte nargue sa jeune sœur. Elle la repousse chaque fois, mais Anastasia ne cesse de vouloir attirer l’attention de son aînée, d’être gentille à outrance alors que Javotte l’agresse à coups de ventilateur et de paroles assassines.
Tout au long de la lecture, vous aurez envie de gifler cette Javotte inhumaine, mais aussi de la prendre dans vos bras pour lui donner un peu de l’amour dont elle semble manquer si cruellement. Elle en vient même à le chercher dans les bras du père de sa plus proche rivale, celle pour qui Luc craque au détriment de Javotte qui ne rêve qu’à ce dernier.
À l’instar de Cendrillon, Javotte doit finalement aller à un bal, celui de la fin de son secondaire. Pour s’y rendre, elle ne trouve qu’une paire de souliers à sa grandeur. Finira-t-elle la soirée avec son prince charmant?
Chapitres courts et rythmés composent ce roman de Simon Boulerice qui aborde la période la plus ingrate de la vie d’une femme, cette adolescence où chaque jeune fille veut être la plus belle, la meilleure, mais il s’agit aussi du moment où elle se sent la plus laide, la moins bonne.
Le conte de Perrault adapté à une modernité irrévérencieuse et totalement ingrate!