Guyana
Guyana, c’est l’histoire d’Ana et de son fils Philippe en deuil de Rudi, le papa et conjoint. Dès la page 16, un drame survient. Kimi, la coiffeuse de Philippe, est retrouvée, pendue au plafond du salon de coiffure où elle travaillait. Et de là naît cette fascination d’Ana pour Kimi…
Par d’improbables coïncidences, Ana retrouve les souvenirs de son passé qu’elle avait enfoui, fouille l’histoire de Kimi qui l’amène à ouvrir les tiroirs de sa mémoire au sujet d’un événement survenu au Guyana, petit pays d’Amérique du Sud, en novembre 1978. Le tout enrobé de l’écriture exquise d’Élise Turcotte, une auteure à découvrir pour sa poésie fluide et ses romans envoûtants.
Le personnage de Philippe, jeune garçon de 9 ans, révèle tous les talents d’écrivaines d’Élise. Elle nous explique que de par son choix narratif, elle a décidé de «donner des mots à ce qu’il y a dans la tête de Philippe» parce que «c’est ça la littérature, ce n’est pas de copier le réel, il faut essayer de voir ce qu’il y a dans la tête de nos personnages.». Le résultat est un jeune garçon hypersensible, attachant, entier avec qui on aimerait boire un chocolat chaud.
Le processus d’écriture d’Élise est long, elle a d’ailleurs mis quatre ans à pondre ce roman. Pour elle, écrire se fait par instinct. Ses personnages se développent au fil des pages, son histoire se crée d’elle-même puisqu’écrire, «c’est inventer le réel, une autre vérité», nous confie-t-elle.
Évidemment, elle fait des recherches pour ses romans, mais elle ne nous transmet pas ses connaissances. Pour elle, les recherches ont le mérite de mettre de la texture sous ses mots puisque celle qui écrit connaît son sujet. Ainsi, elle a découvert la littérature de la Guyana, l’histoire de ce pays, ses drames puis les a mis en filigrane.
Le tout donne lieu à un roman authentique et bouleversant que l’on a hâte d’ouvrir de nouveau chaque fois qu’on doit le quitter des yeux.