En rampant

Ce roman de David Clerson raconte une amitié sans bornes. Une de ces amitiés d’enfance qui nous reste dans la tête et dans le cœur toute notre vie, comme imprégnée dans notre identité.

Samuel et Abel font tout ensemble, des balades à vélo à l’exploration de cabanes abandonnées en passant par une collection d’insectes. Puis un soir où ils reviennent à la maison, Abel se fait frapper par une camionnette. Après plusieurs mois dans le coma, le garçon revient à lui, mais a perdu l’usage de ses jambes et sa voix n’est plus qu’un mince filet auquel il faut tendre l’oreille pour bien entendre. Finies les escapades à travers champs pour les deux amis, il leur reste maintenant cette passion des insectes et de l’ésotérisme qu’ils partagent de manière solennelle sous les directives d’un Abel imposant le respect de sa voix sépulcrale.

À l’adolescence, Samuel doit déménager. Lentement, il laisse la distance mettre fin à son amitié avec Abel. Mais malgré l’absence, l’éloignement et le temps qui passe, son ami réussi toujours à demeurer présent dans son esprit, jusque dans ses rêves avec sa voix murmurante.

Alors que, des années plus tard, Samuel habite New York avec sa copine Julia, voilà que les insectes de son enfance réussissent à se frayer un chemin vers son cerveau malade, bourré de peurs de conspiration et d’ésotérisme sans queue ni tête. Au centre de ce délire, la voix frémissante d’Abel.

À la vie à la mort, Samuel existera pour ramper vers Abel, celui qu’il aime depuis toujours. Dans les plus grandes détresses de la vie, c’est la voix chuchotante de son ami qu’il entend, celle du Rampant qui, malgré la paralysie de ses jambes, demeure à jamais celui qui avancera le plus loin, celui qui contrôlera la relation.

Un roman déstabilisant à souhait, glauque tout en étant captivant.

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