Coma
Ayako, névrosée de l’amour qu’elle porte à Satô, pose un geste irréparable envers l’objet de son amour. Après l’événement, elle tente de se suicider en se jetant à l’eau… Incapable de poursuivre sa vie, Satô fuit le Japon pour se réfugier dans un hôtel chinois où il tente de se fondre dans le décor. À la suite de son geste désespérée, Ayako sombre dans un coma profond duquel elle ne semble pas vouloir sortir. En désespoir de cause, la mère de la jeune fille retrouve Satô, croyant que lui seul pourra sauver sa fille. Elle le ramène au Japon avec elle, pleine d’espoir.
Coma, c’est un roman qui parle d’amour, d’identité, de l’autre, de celui qui nous habite, nous fait sourire, nous meurtrit avec acharnement, celui qui nous donne parfois envie de rester enfoui sous les couvertures, qui rend notre visage étranger dans ce reflet du miroir. C’est un livre qui parle des souvenirs, ceux qui nous ont formés et qui nous hantent à jamais.
Le récit de François Gilbert est enfoncé dans un léger brouillard, un minuscule flou de non-dits nécessaires, d’émotions à peine effleurées; il crée un monde où l’on ne se sent jamais tout à fait confortable, où on a toujours envie de prendre les personnages dans nos bras pour les serrer aussi fort que possible.
Un premier roman peaufiné, à la plume sensible pour Gilbert qui a parcouru de nombreux pays d’Asie, connaissances de ces pays qui est palpable tout au long du récit qui présente des personnages tout en retenue.
Gilbert a pris cinq ans pour écrire cette splendeur et nous voilà prêt à attendre un autre cinq ans pour lire quelque chose d’aussi accaparant. C’est tellement un roman exceptionnel que j’ai oublié que j’étais en train de lire! À acheter, à lire et à offrir.