La voleuse de livres
La voleuse de livre propose une histoire qui se déroule en Allemagne, au temps de la Seconde Guerre mondiale… déjà-vu direz-vous? Effectivement, sauf qu’ici c’est la Mort elle-même qui raconte la vie de Liesel Meminger, fillette dont elle a croisé le chemin à plusieurs reprises au court de cette époque noire.
Orpheline élevée par deux hurluberlus attachants, Liesel vole des livres pour atténuer sa peine, pour survivre, ce qui lui vaut ce joli surnom: la Voleuse de livres…
Au-delà de l’histoire de guerre, l’auteur Markus Zusak arrive à nous dresser un tableau de l’intérieur de la crise. La narratrice, épuisée par toutes les âmes qu’elle doit ramasser, trouve tout de même quelques instants pour revenir régulièrement au chevet de Liesel, un personnage quelque peu haïssable, le genre de personnage qu’il est impossible de détester totalement. Ne serait-ce qu’à cause de son goût pour la lecture dans un monde où les livres sont souvent bannis, Liesel ressort de ce tableau sombre. Caractérielle, elle se lie d’amitié avec le jeune Rudy, un voyou au cheveux couleur citron totalement fou d’elle et surtout avec Max, un juif débarqué à la maison pour demander l’aide du joueur d’accordéon et figure paternelle de cette famille clairement dysfonctionnelle.
À coup de notes poussées en appuyant sur les touches et en donnant de l’air à l’instrument, à coup de pinceau sur un mur pour cacher les graffitis, à coup de jurons, on se retrouve dans un univers où l’amour n’en unit pas moins les personnages qui tentent de vivre tant bien que mal à une époque d’obscurité grandissante.
Le livre se termine le jour de la mort de Liesel, bien des années plus tard, moment où la mort nous parle pour la dernière fois de cette jeune fille qui volait des livres pour mettre un baume sur sa peine. Bouleversant!