Un homme
Un homme, c’est un roman qui pourrait relater la vie de votre voisin, de votre père ou encore la votre. Tout ce qui compose ce récit est des plus banals. La vie d’un homme qui a été marié, a eu deux fils, est parti pour une plus jeune, a eu une fille, une maîtresse qu’il a finalement épousée, le tout agrémenté d’une carrière dans le domaine publicitaire et de maladies assez grave pour nécessiter des opérations, une hospitalisation. C’est le style, l’approche qui donne tout son sens à l’œuvre de Roth, romancier américain que j’ai déjà hâte de lire à nouveau.
Les premières pages du roman prennent place dans un cimetière. Un de ces vieux cimetières dans lesquels ont trouve des pierres tombales sur lesquelles il est quasi impossible de lire l’inscription. C’est là qu’on enterre l’homme dont il sera question tout au long des pages qui suivent, celles que vous tournerez sans même vous soucier de l’heure.
J’aime ces romans qui plongent au cœur de l’humain dans ce qu’il a de plus banal, ceux qui ne s’emmêlent pas dans des histoires abracadabrantes, simplement parce qu’il n’est pas nécessaire d’être complexe pour être captivant, parce que parfois la normalité a beaucoup plus d’impact que l’inhabituel et aussi juste parce que Roth maîtrise si bien les fils de son récit qu’à maintes reprises, j’ai du retenir mes larmes.
«Parce que l’expérience la plus intense, la plus perturbante de la vie, c’est la mort. Parce que la mort est tellement injuste. Parce qu’une fois qu’on a goûté à la vie, la mort ne paraît même pas naturelle.»
Parce que ce roman met en scène une expérience qui est commune à tous les humains, personne ne peut demeurer y insensible.