Romans étrangers

Sukkwan Island

Roy a 13 ans lorsqu’il accepte de suivre son père sur une île au sud de l’Alaska. Jim veut aller s’installer dans une cabane située sur Sukkwan Island pendant un an et vivre cette expérience avec son fils. L’île en question n’est accessible que par bateau ou hydravion, la communication avec le reste du monde n’est possible qu’avec une radio, quand celle-ci fonctionne. Bref, un périple en pleine nature les attend.

Dès les premières pages, on comprend que Roy a accepté cette escapade seulement pour faire plaisir à son père. À 13 ans, il aurait préféré rester en Californie avec sa mère, sa sœur et ses amis, mais il n’a pas voulu que Jim partout en solo. Ce père défaillant et les difficultés de la vie en forêt, la vraie, pas de voisins et l’impossibilité d’approvisionnement autre que la venue d’un hydravion à quelques reprises ont tôt fait de rendre l’expérience infernale. Ce qui, pour Jim, paraissait au départ un joyeux dépaysement devient un cauchemar pour le père et le fils.

Si vous lisez des critiques de ce livre, vous tomberez inévitablement sur des mentions de la page 113 (dans mon édition, c’est plutôt la page 119). C’est à la fin de cette page que survient l’événement pivot de toute l’histoire. Il y a un avant et un après très défini.

J’aimerais vous parler de ce qui se produit dans la deuxième partie, mais ce serait vous priver d’un moment de lecture surprenant, déstabilisant et profondément puissant.

Ce roman magnifiquement écrit m’a émue et dérangée à la fois. L’auteur m’a donné envie d’aller m’enfermer dans le fond d’un bois ou de rester, bien douillette, dans mon chez-moi chauffé, avec l’électricité, l’eau courante (et potable) et de la nourriture disponible en quantité.

Sukkwan Island, c’est une histoire d’exil, de quête, d’espoir d’une vie meilleure. L’histoire d’une relation père-fils cahoteuse qu’on tente de solidifier avec du fil à pêche et des branches de sapin.