Si tu passes la rivière
C’est une histoire qui vous happe dès la première phrase : «Si tu passes la rivière, si tu passes la rivières, a dit le père, tu ne remettras plus les pieds dans cette maison». C’est ainsi que Geneviève Damas débute son premier roman, envoûtant.
François et un garçon naïf tout à fait attachant, rempli d’une émotion qu’il ne sait pas nommer. À moins qu’on se soit trompés sur son compte finalement et que ce soit lui qui la décrive le mieux, cette émotion. Malgré sa famille, avec qui il habite, il est seul. Avec un père rigide et deux frères indifférents, il combat son manque d’éducation en apprenant à lire avec le curé du village, un homme plein de bonté et de secrets.
En François, deux manques : sa grande sœur, celle qui a traversé la rivière un jour et n’est plus jamais revenu, puis une mère dont il ne sait rien sauf le fait qu’elle lui a donné naissance, parce que tout le monde a une mère, c’est sûr. Malgré, ou plutôt grâce à sa maladresse, François était le narrateur parfait pour cette histoire touchante dans laquelle on le verra évoluer au rythme de ses apprentissages.
Un roman d’une douceur épatante, là où François représente ce que l’humanité à encore de plus beau à offrir : la pureté. Un livre d’une grande sensibilité qu’il fait bon lire et où les silences ont toute leur importance.