Les Blondes
Hazel Hayes apprend qu’elle est enceinte de son professeur d’université, celui qui a une femme, celui qu’elle a laissé en plan à Toronto. Étudiante à l’université, elle vient de quitter l’Ontario pour emménager à New York où elle poursuit l’écriture de sa thèse de doctorat sur l’esthétologie, une étude sur l’apparence des femmes et la manière dont on les perçoit dans la société. C’est lorsqu’elle revient à son hôtel en métro qu’elle est témoin de la première attaque. Une femme blonde, en apparence inoffensive, attaque une jeune fille dans le métro, sans raison évidente. S’ensuit la mort violente des deux femmes. Et quand on parle de première attaque, c’est que de nombreuses suivront par la suite. Toujours par des femmes, blondes, celles qui le sont naturellement, mais également les peroxydées et celles qui ont seulement des mèches. Les autorités sont en alerte, les frontières difficiles à traverser, la panique partout à cause de ce virus qui rend les femmes complètement hystériques, les poussant à commettre les pires horreurs.
Hazel tente sans succès de se faire avorter de ce bébé imprévu, puis de fuir New York pour retourner auprès de sa famille, de ses amies et de son amant. Le fléau blonde a envahi la planète entière, les villes sont dévastées, les populations tentent de survivre tant bien que mal alors que les femmes se teignent les cheveux compulsivement ou se rasent complètement la tête. Hazel n’a plus un sou, aucune pièce d’identité et est incapable de rejoindre qui que ce soit. Sa chevelure rousse, entre blond et brun, la place dans la catégorie des femmes à risque, ce qui lui vaudra de nombreuses aventures rocambolesques.
Les Blondes est définitivement mon genre de roman. Captivant, surprenant d’un chapitre à l’autre et le personnage de Hazel particulièrement attachant. Tout au long de l’histoire, elle raconte les faits au bébé, une fille, qui grandi dans son ventre. Elle lui explique les événements qui l’ont menée au chalet de son amant où elle a trouvé sa femme, seule. Avec cette trame narrative, l’auteure Emily Schultz pose un regard critique sur la société, sur l’importance de l’apparence, surtout celle de la femme, sans toutefois nous donner l’impression de vouloir faire la leçon au lecteur.
Je me dois d’être franche : j’ai adoré cette lecture, vraiment, jusqu’à l’avant dernier chapitre où on apprend comment un des personnages est décédé, une mort ingrate, stupide, complètement gratuite et décevante… Et le roman se termine sur un chapitre plein d’espoir (trop) envers l’humanité qui semble retrouver ses repères. J’aurais voulu plus de suspense à la fin, moins d’eau de rose et un petit quelque chose d’irrévérencieux puisque c’est ce qui est proposé dans le reste du livre et que c’est précisément ce qui m’a fait aimer ce roman.