L’alcool et la nostalgie
Jeanne appelle Mathias en plein milieu de la nuit pour lui annoncer le décès de Vladimir. Du Paris où il habite maintenant, Mathias se rend à Moscou où l’attend Jeanne et d’où il prendra le Transsibérien pour accompagner Vladimir dans son dernier voyage de retour à sa terre natale. Au fil des 4000 km qu’il traversera dans un décor sibérien, Mathias se laissera aller aux souvenirs de cet ami avec qui il partageait son amoureuse, Jeanne, des soirées de beuverie et de délires opiacés qu’ils ont vécu ensemble dans une Russie oppressante.
L’alcool et la nostalgie n’est pas un roman d’action, il s’agit plutôt d’une lecture d’ambiance, un récit lent où tout se déroule dans la tête de Mathias, dans ses souvenirs, ses émotions et l’attachement qu’il éprouvait envers Vladimir malgré la jalousie qui prenait parfois le dessus.
L’écriture d’Enard est douce, à la limite de la sensualité. L’auteur arrive magnifiquement à nous faire ressentir ce qui se passe, à nous montrer le paysage hivernal enneigé, glacial et peuplé d’arbres dénudés. Voilà un roman où le lecteur a froid, qui goûte la vodka et qui, comme une poupée russe, cache son secret bien au creux de toutes ses couches.
À lire pour l’ambiance, l’amitié, la littérature et la mélancolie du propos.
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