Ce côté-ci des choses
J’attendais ce recueil de nouvelles depuis longtemps et sa lecture, dans les wagons de métro bondés, dans la chaleur étouffante, n’en a été que plus délicieuse.
Bertrand Bergeron a une manière bien à lui de décrire le quotidien banal, un quotidien qui aurait pu être sans intérêt, mais qui, sous la plume de l’auteur, prend des airs d’aventures aux confins de l’être humain. Il détient le secret de ces phrases interminables, des phrases décorées de virgules d’une manière si efficace qui, si le lecteur ni porte pas attention, trop pris par ces mots anodins qui, ensemble, forment un tout harmonieux et touchant à l’extrême, il ne se rend pas compte de ce rythme effréné dans lequel l’auteur l’aspire.
Ce côté-ci des choses est le cinquième recueil de nouvelles de Bergeron. Fidèle à lui-même, à son style, il entraîne son lecteur dans un tourbillon d’émotions qui, souvent, ne se bouclent qu’à la dernière phrase, voire au dernier mot. Une lecture parfois déstabilisante, empreinte de tendresse et d’imprévus, de réalités et d’un je-ne-sais-quoi de mystérieux, voilà à quoi vous attendre.
Mention spéciale à l’artiste Martine Rouleau pour l’illustration de la couverture toute en nuances et reflétant parfaitement l’ambiance de ce livre!
Récipiendaire deux fois plutôt qu’une du prix Adrienne-Choquette de la nouvelle (Maisons pour touristes en 1988 et Visa pour le réel en 1993), Bertrand Bergeron est également l’un des auteurs m’ayant le plus influencée, l’un de mes enseignants de cegep qui m’a laissé les plus beaux souvenirs, l’un des hommes qui m’a le plus marquée de ma vie et qui a fait en sorte que j’ai eu envie de continuer à écrire.
À lire pour la maîtrise de la langue, pour un style jamais imité, mais surtout, pour l’humanité.