Les bonnes filles plantent des fleurs au printemps
Écrire des nouvelles ça ne signifie pas seulement coucher sur papier de courtes histoires. Ces histoires doivent former un tout et laisser transparaître un fil conducteur sans pour autant prendre le lecteur par la main, ce que Claudia Larochelle, journaliste de talent, réussit admirablement dans son premier recueil, Les bonnes filles plantent des fleurs au printemps.
On y retrouve des femmes sensibles, déchirées qui cachent leurs manques, leurs faiblesses sous une couche de fard et qui piétinent la vie à grands coups de talons hauts. Il est question d’amour, de maternité et d’autres brins de folies passagères, l’amour en lui-même y est une question de folie, d’abandon et d’absence.
Émouvantes, ces nouvelles ne tombent pas dans l’eau de rose et proposent une écriture maîtrisée dans toute sa sensibilité, celle d’une femme qui a su décrire une réalité crue sans l’embellir, sans la maquiller. Chaque nouvelle dépeint les femmes dans leurs défauts, leurs obsessions et leur beauté. De celle qui récupère ses possessions en les entassant dans de grands sacs verts, dans l’un d’eux ses souliers à talons hauts dorés, ceux qu’elle portait pour danser nue autour de lui, à celle qui conserve jalousement un poil, preuve de la présence de l’autre, les bonnes filles sont dévorées par la passion.
Les nouvelles de Claudia prennent vie dans le quotidien des femmes, dans la vie de chacune qui y reconnaîtra une partie de son passé, de son présent et peut-être aussi un peu de son futur et qui aura envie, le printemps prochain, de planter des fleurs.