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Souvenirs de La Courte Échelle

Les Éditions La Courte Échelle se sont placées sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers, c’est ce qu’on a appris cette semaine dans le monde littéraire du Québec.

Fondées en 1978, les Éditions La Courte échelle font partie des souvenirs de la majorité des Québécois âgés de 35 ans et moins. En tout cas, les livres publiés dans cette maison font partie de mes souvenirs d’enfance à moi. J’adorais Jiji et Pichou (ce bébé tamanoir-mangeur-de-fourmis-pour-vrai!) de Ginette Anfousse et le personnage d’Ani Croche de Bertrand Gauthier, une petite fille pleine d’imagination!

La Courte ÉchelleJe me souviens aussi avoir lu La nuit du vampire de Denis Côté, la série Sophie de Louise Leblanc, Notdog (le chien laid!) de Sylvie Desrosiers, Pas d’orchidées pour Miss Andréa! La Courte ÉchelleDe Chrystine Brouillet et tellement d’autres.

 

Il faut dire que si les Éditions de la Courte Échelle ont éprouvé des difficultés financières dans les dernières années, cette maison a connu des années de gloire. Pensons par exemple au livre Un monstre dans les céréales de Marie-Francine Hébert qui fut imprimé en 70 000 exemplaires entre 1988 et 2001. C’est de loin beaucoup plus que ce qu’on peut espérer d’un livre en ce moment au Québec.

Un peu d’histoire
«Entre 1985 et 1989, le chiffre d’affaires de La Courte Échelle est multiplié par douze. En 1987-1988, plus de 50 000 romans et 35 000 albums sont écoulés. En 1991, ses livres traduits en langues étrangères et répartis dans 133 éditions différentes se retrouvent dans plus de 60 pays. La même année, soit six ans à peine après son virage commercial, toutes collections confondues et pour une centaine de titres, la maison écoule près d’un demi-million d’exemplaires et son chiffre d’affaires atteint les deux millions de dollars»Histoire de l’édition littéraire au Québec au XXe siècle, Fides

À savoir ce qui s’est passé pour qu’une grande maison en arrive à un si triste constat, je n’en ai aucune idée. Probablement un amalgame d’éléments qui ont fait couler lentement le navire. Mais une chose est sûre, je suis triste… et je le serai encore davantage si rien n’est possible pour sauver cet emblème de la littérature d’ici, cet éditeur qui a donné le goût de la lecture à tant d’enfants, qui a fait évoluer la littérature jeunesse pour qu’enfin on s’attache aux personnages comme s’ils étaient nos amis.

Que pouvons-nous faire en tant que lecteurs? Et bien, peut-être pas grand-chose, mais acheter les livres d’ici ne fera jamais de tort à notre littérature. Préférer un roman de La Courte Échelle à un autre d’une maison d’édition européenne, ce n’est qu’un petit geste qui, si nous le posons tous en même temps, peut avoir un impact réel sur notre avenir culturel. À garder en tête lors de votre prochaine virée en librairie.

Vous avez aussi des souvenirs liés à La Courte Échelle?