Bleu – Histoire d’une couleur
Michel Pastoureau, l’auteur du livre dont il est ici question, est un historien qui s’est grandement intéressé à la place occupée par la couleur dans la vie des êtres humains. Il est le premier spécialiste de l’histoire des couleurs au monde.
J’avoue que, même si j’étais intéressée à lire ce livre, je m’attendais à un ouvrage quelque peu endormant. Le genre de livre que l’on tente de lire avant de dormir, mais dont on ne peut finir que quelques pages avant que nos paupières ne se ferment toutes seules.
Je m’étais trompée semble-t-il. Certes, ce livre n’est pas un roman, mais il arrive à captiver le lecteur ne serait-ce que par les données qu’il avance. Par exemple, saviez-vous qu’au Moyen Âge, le bleu était considéré comme une couleur chaude? Qu’à Rome, au début de l’Empire, il était dévalorisant de se vêtir de bleu? Que plus de la moitié de la population mondiale clame avoir le bleu comme couleur préférée? Qu’au départ, la Vierge Marie n’était pas vêtue de bleu puisque cette couleur aurait indiqué qu’il s’agissait d’une femme de peu de vertu, d’une prostituée?
Tout au long de notre lecture, Pastoureau en profite pour nous donner des informations historiques sur le jeans qui a fait entrer définitivement la couleur bleu dans toutes les garde-robes. Il nous fait aussi remarquer que le bleu n’a pas sa place dans les vêtements liturgiques. En effet, les prêtres portent le blanc, le rouge, le rose, le noir, le vert et le violet selon la circonstance à célébrer, jamais de bleu.
Des méthodes de teinture pour obtenir les bleus les plus francs aux premiers balbutiements de Levi Strauss, Michel Pastoureau dresse une véritable histoire du bleu tout en nous faisant passer par toute la palette des couleurs puisque, comme il le dit si bien, «Une couleur, cependant, ne « vient » jamais seule. Elle ne prend sont sens, elle ne « fonctionne » pleinement que pour autant qu’elle est associée ou opposée à une ou plusieurs autres couleurs. Parler du bleu, c’est donc nécessairement être conduit à parler aussi des autres couleurs.».
Parions que je n’arrêterai pas d’en porter et que la vie demeurera, dans mon regard du moins, bleu jusqu’au bout des iris!